Le Comité d’Organisation de cette 25e édition du Rallye Monte-Carlo Historique s’est attaché à rétablir cinq authentiques parcours de concentration, depuis Bad Hombourg, Oslo, Londres, Turin et Reims. Cinq itinéraires… pour une destination commune : Monte-Carlo. L’itinéraire concocté pour le rallye est lui toujours
composé d’épreuves de renom, toutes généralement empruntées par son ainé du Championnat du Monde WRC. Et nombreux seront encore les concurrents, sur ces routes mythiques comprenant 16 Spéciales de Régularité (SR), à vouloir se bagarrer pour décrocher un trophée détenu par Philippe et Antoine CORNET DE WAYS
RUART, vainqueurs en 2022 sur Porsche 911 de 1965.
La première spéciale de régularité de la journée, dans la Drôme, entre Saint-Nazaire-le-Désert et La-Motte-Chalancon (SR12, 19,97 km) était assez sinueuse, dans une version inédite par rapport à la spéciale habituelle du Rallye Monte-Carlo Historique. C’était donc une bonne mise en appétit, surtout pour Pascal Perroud et Guillaume Allais qui s’étaient déjà imposés dimanche après-midi dans la SR10, à bord de leur Porsche 911 Turbo de 1969. Ils ont eu l’honneur et le privilège de devancer les vainqueurs de l’an dernier, les Belges Philippe et Antoine
Ruart, dans une autre Porsche à peine plus âgée (1965). Ceux-ci ont fini la SR12 à égalité avec les leaders du classement général lundi soir, le duo suisse Claudio Enz-Cristina Seeberger (Lancia Fulvia Coupé 1.3S), et avec la Fiat 128 Coupé de Yannick Villar et Vincent Bourdil. Dans la descente finale, il y avait quelques plaques de verglas et de la neige, alors certains avaient décidé de partir avec des pneus à clous, notamment Bruno Saby (Ford Capri), vainqueur 1988 en WRC et 4e du classement général en partant ce matin de Valence.
Le résultat de la SR13 entre Montauban-sur-l’Ouvèze et Laborel, une spéciale longue de 18,92 km dans un joli paysage, en montant et en descendant le fameux Col de Perty (un peu de neige dans la descente), n’a pas chamboulé le classement général du 25e Rallye Monte-Carlo Historique. les vainqueurs espagnols, l’équipage
e la BMW 323i de 1981 engagée par Luis Climent Asensio et Victor Buades Castillo, ont notamment été plus efficaces, dans cette SR13, que les Français Etienne Goldet et Frédéric Neymon, dans une Alpine A310 V6 de 1977, et que deux équipages norvégiens embarqués dans une Lancia Fulvia HF et une Porsche 911 SC.
La dernière nuit du 25e Rallye Monte-Carlo Historique a débuté par un monument, la SR15 entre le Col de Braus et Lantosque (34,35 km). Il y avait bien quelques traces de verglas, dans le Col de Castillon, mais pas assez pour gêner vraiment les 227 équipages rescapés de cette édition 2023 formidable à tous points de vue. Une Lancia Fulvia visait la victoire au classement général, mais c’est un autre modèle de la marque mythique qui s’est mis en valeur dans cette SR15, la Beta Coupé 1800, de 1975, engagée par les Italiens Maurizio Aiolfi et Carlo Merenda. Elle a fait mieux que la BMW 323i des Espagnols Luis Climent Asensio et Victor Buades Castillo, encore une fois aux avant-postes, avec à la 3e place les Tchèques Jan Schmied et Pavel Kacerovsky, embarqués dans une Skoda 130 RS de 1976.
a dernière épreuve spéciale de régularité (SR16, 22,33 km), comme un dessert, comme une récompense après une semaine d’efforts et de vigilance au volant, a permis aux concurrents du 25e Rallye Monte-Carlo Historique de toucher le Graal des rallymen du monde entier, de rouler pour le plaisir dans ce fameux Col de Turini qui déchaîne les passions depuis si longtemps. Il faisait froid, mais encore une fois les commissaires de l’Automobile Club de Monaco étaient là, fidèles au poste, pour veiller à la sécurité des concurrents jusqu’à tard dans la nuit.
Sur les deux Ford classées dans le Top 15, sur plus de 270 engagés et 232 arrivés, il y a la Ford Capri 2300 S que Bruno Saby a pilotée pendant une semaine entière. Vainqueur en 1988 dans une Lancia Delta HF, le très populaire Bruno, pas avare d’anecdotes, a été accueilli en héros partout où ce rallye s’est arrêté, et c’était mérité. Il a aussi terminé 4e du classement général. Un autre ancien vainqueur, Jean-Claude Andruet, a lui aussi ravivé les souvenirs des nostalgiques au volant d’une superbe Berlinette Alpine-Renault, la même ou presque que celle qu’il avait emmené à la victoire en 1973, il y a tout juste cinquante ans.
C’est la Lancia Fulvia N.242 des Suisses Claudio Enz et Cristina Seeberger qui a rejoint le port de Monaco pour pointer au dernier contrôle horaire et sceller sa victoire au classement général. Une victoire amplement méritée.
PHOTOS MICHEL MORILLON